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Congrès AFVAC 2010

 

"RENCONTRE VETERINAIRE-ELEVEURS FELINS"

DE L'AFVAC

- PARIS-LA DEFENSE, LE 9 DECEMBRE 2010 -

 

 

 

 

CONGRES ANNUEL DE L’AFVAC – 9 décembre 2010 ( Paris, la Défense

6èmes rencontres éleveurs félins/vétérinaires

 

SYNDROME DU CORYZA

A quoi penser et comment réagie quand…. Mes chatons présentent un syndrome coryza

Fredéric Gaschen (CH) Ecole vétérinaire, Université de l’état de Louisiane, Bâton rouge, USA

Les deux thèmes récurrents rencontrés dans les refuges SPA aux USA : Coryza et diarrhées du chaton

LE CORYZA :

Le syndrome du coryza est une maladie qui peut résulter de plusieurs agents infectieux :

Les principaux : Calicivirus ; Herpès. Il faut y ajouter les chlamydias (chlamydiophilie), les Bordetellas et beaucoup plus rarement, les mycoplasmes.

Les maladies infectieuses ont besoin d’un terrain favorable pour se développer. D’où les chatons dans la période critique (entre : anticorps maternelles et vaccination).

Le chaton a un système immunitaire immature. Enfin, chez les chats présentant un système immunitaire dysfonctionnel .

Ce qui peut aider au développement de la maladie :

1)Stress : expositions, lutte d’influence dans le groupe, saillie extérieure,

2)Pression infectieuse (chats infectés par FeLv, PIF)

3)Chats recevant des immunosuppresseurs.

C’est une maladie multifactorielle (multiples agents : virus, bactéries,..) et le rôle de l’environnement (expositions,……) est important.

L'HERPES VIROSE :

C’est un virus enveloppé, peu résistant à l’environnement. Ces viroses sont responsables d’au moins 80% des coryza. L’incubation va de 2 à 6 jours. Il affecte surtout les muqueuses nasales, nasopharyngée et amygdales. L’excrétion virale, dure de 1 à 3 semaines. Il peut y avoir des séquelles à long terme. La transmission se fait par contact direct ou indirect.

Prédilection pour certaines races : Persans, sacré de birmanie, ….

symptomatologie de l’herpes :Apathie sévères et éternuements, perte d’appétit

Porteurs sains : Tous les chats infectés deviennent des porteurs. Il peut subsister dans des ganglions nerveux et ressurgir à la faveur d’un stress aiguë (mise-bas, changements environnementaux, autre maladie,…). On entre alors dans une phase de réactivation de la maladie.

LA CALICIVIRUS :

C’est un virus non-enveloppé, plus résistant à l’environnement. Il existe plusieurs souches de sévérités différentes

Excrétion : Les chats infectés peuvent, pendant de nombreuses semaines après la disparition des symptômes, contaminer d’autres chats. Les chats font état que 50%, après 75 jours, excrètent encore le virus.

Forme traditionnelle des symptômes : Fièvre, apathie légère, éternuements, conjonctivites, écoulements, ronflement C’est une maladie orale, ulcérante (aphte). On peut également observer une boiterie. La guérison intervient entre 2 à 3 semaines.

Qui sont les porteurs sains de calicivirus : Tous les chats deviennent porteurs (mode sévère, modérée, léger). L’excrétion dure 100% pendant 30 jours puis diminue ensuite.

LA BORDETELLOSE :

C’est une bactérie nouvellement reconnue comme part entière du syndrome coryza. Elle peut infecter chiens et chats et être transmisse d’une espèce à l’autre.

L’importance de la Bordetellose dans les cas de coryza, en dehors des refuges, n’est pas clairement établie. Chez le chat, il faut y penser en cas de toux ; Chez le chaton, elle peut même provoquer une pneumonie et être fatale.

LA CHLAMYDIOPHYLOSE : (chlamydiophyla felis)

Elle touche surtout les jeunes (8 semaines à 6/12 mois, puis décline) et infecte principalement les yeux, touchant souvent un œil plus sévèrement que l’autre.

Signes cliniques : fièvre, enflure de la conjonctive, larmoiements, éternuements.

TRAITEMENT DU CORYZA :

Si votre élevage est atteint, il faut avertir rapidement votre vétérinaire.

Les types d’antiviraux utilisés : Oculaires : antiherpetiques, lysine, interféron, par exemple.

Les antibiotiques utilisés contre les infections secondaires sont souvent à base de tétracyclines (doctycicline, sous réserve de surveiller l’absorption)

Les traitements de soutien :

Il ne faut pas négliger la nourriture, l’apport de liquides, les soins aux visages,…

Les mesures visant à prévenir la contagion : Procéder à la désinfection des lieux et des équipements (écuelles,..), séparer les chats sains des chats affectés, procéder au sevrage anticipé des chatons et définir un programme intense de vaccination.

Injection de rappel (virus inactivés) aux chattes avant l’accouplement (minimum 2 semaines avant). Eviter les situations stressantes.

La vaccination protége contre la maladie (8°% des chats) mais pas forcément contre l’infection et l’excrétion.

Programme pour les chattes portantes et les chatons :

Les chattes sont isolées 3 semaines avant la mise-bas. Il faut sevrer tôt les chatons. Les chatons atteints de coryza nécessitent bien souvent des soins vétérinaires supplémentaires. En cas de contagion, il faut les vacciner dès 8 à 9 semaines et, dès 6 semaines (calici et herpès) puis toutes les 3 à 4 semaines jusqu’à l’âge de 16 semaines.

L’objectif est d’éviter la transmission de la maladie à tout l’élevage. Le coryza se transmet par des gouttelettes produites lors d’éternuements contaminant tout l’environnement (cages, écuelles,…). Il faut un apport énergétique et probiotique nécessaire à la guérison dans son alimentation et apporter des soins tel que le nettoyage des secrétions, aider les paupières collées à s’ouvrir,…

RESUME :

Le coryza est une maladie multifonctionnelle

Il faut se prémunir par des quarantaines des nouveaux entrants ainsi qu’un programme de vaccination adapté.

A QUOI PENSER ET COMMENT REAGIR QUAND MES CHATONS PRESENTENT UNE DIARRHEE – Fredéric Gaschen (CH) Ecole vétérinaire de l’université de l’état de Louisiane, Bâton rouge, USA

Le système digestif du chat est celui d’un carnivore (1 à 2 m d’anses intestinales). La diarrhée est un symptôme important des maladies intestinales. Chez un chaton, elle peut entraîner une déshydratation rapide. Elle peut même être fatale si elle est combinée avec des vomissements et que le chaton ne reçoit pas un traitement approprié.

Chez le chaton, la diarrhée peut engendrer un retard de croissance.

Il est intéressant de tenter de localiser l’origine de la diarrhée car elle peut causer un problème au niveau de l’hygiène des élevages.

La symptomatologie est différente si l’intestin grêle est affecté ou si la pathologie réside essentiellement dans le colon (voir tableau 1). C’est plus grave si l’intestin grêle est impliqué car c’es là que la plupart des nutriments sont absorbés. Les diarrhées des chatons sont souvent de type mixte (grêle et colon) Cf tableau 1.

Les causes fréquentes de diarrhées chez le chaton, les effets, leur solution :

1-LE PARASITISME INTESTINAL :

Il doit être exclu rapidement. On peut faire une coproscopie pour déceler les œufs de vers intestinaux ou les protozoaires impliqués.

LES ASCARIDES sont les vers les plus communs que l’on rencontre chez les jeunes chatons.

Dans la pratique, on suit un calendrier précis de vermifugation. C’est souvent la mère qui infecte ses chatons. On recommande donc une vermifugation au moment des chaleurs, puis à environ 40 jours de gestation, puis à la mise-bas. Il est recommandé d’administrer un vermifuge (par exemple : pyrantel pamoate ou pipérazine) chez les chatons dès l’âge de 2 semaines et de le répéter à intervalles de 2 semaines jusqu’à l’âge de 3 mois, puis tous les mois jusqu’à 6 mois. Si ces mesures sont insuffisantes pour faire disparaître le problème, il convient de consulter son vétérinaire.

LES PROTOZOAIRES peuvent également infecter les jeunes chats ;

LES COCCIDIES sont une cause fréquente de diarrhée chez le chaton. Le diagnostic repose sur la coproscopie.

LES GARDIAS infectent également les jeunes et peuvent devenir un problème d’élevage. Le diagnostic par coproscopie est parfois problèmatique mais un test en kit du commerce peut être fort utile. En élevage, le traitement comporte une approche globale avec désinfection des locaux et traitements médicamenteux de tous les chats. Une consultation vétérinaire s’impose en raison de la complexité du problème.

LA TRICHOMONOSE féline est une cause, récemment identifiée, de colite récidivante chez le chat, particulièrement chez ceux vivant en groupe. Les selles sont semi-formées à liquide et contiennent parfois du sang frais et/ou du mucus (affection du côlon). La confirmation du diagnostic est difficile

Dans une étude effectuée lors d’une exposition féline internationale aux USA, plus de 30% des chats présents étaient infectés mais tous en bonne santé apparente. Les ¾ étaient âgés de moins d’un an.

Le traitement : La bonne nouvelle est que la maladie disparaît spontanément dans la plupart des cas.

Les mauvaises nouvelles étant que premièrement, la guérison spontanée peut prendre jusqu’à 2 ans, et que deuxièmement il n’existe pas à ce jour de traitement raisonnablement efficace.

LES CAUSES DIETETIQUES D’UNE DIARRHEE : La suralimentation qui est la cause la plus fréquente des diarrhées alimentaires ; La malnutrition, particulièrement lorsque la mère est malade ou que la portée est trop nombreuse. Cela conduit à un développement insuffisant et à un mauvais fonctionnement du tube digestif. Il y a aussi, le lait artificiel, l’intolérance alimentaire, les aliments avariés, le changement abrupte d’alimentation.

LA DIARRHEE D’ORIGINE INCONNUE CHEZ LE CHATON :

Elle affectent les jeunes âgés de 6 à 12 mois. Il s’agit d’une diarrhées de type grêle, mixte ou même colite. Le chat a une apparence de bonne santé.

Il faut éliminer toutes les causes connues en matière de diarrhées et envisager une approche diététique (aliment de haute valeur biologique présentant une excellente digestibilité). L’ajout de fibres fermentescibles comme le psyllium (1 c à café avec le repas) peut être bénéfique. Les probiotiques peuvent également avoir une place dans le traitement, même si, à ce jour, leur efficacité n’a pas été étudiée.

EN RESUME : L’approche pragmatique de la diarrhée du chaton :

Il faut éliminer les parasites, vers, protozoaires ; Optimiser l’alimentation ; Consulter son vétérinaire en cas d’échec.

Si le chat est malade (apathie, refuse de manger,…) consulter votre vétérinaire tout de suite.

Il faut agir vite avant que le problème ne prenne une ampleur peu souhaitable.

Tableau 1 : symptômes permettant de différencier l'atteinte du grêle et du côlon

 

Apparence de la diarrhée

Intestin grêle

Côlon (gros intestin)

Présence de sang digéré (noir)

Possible

Très rare

Présence de sang frais (rouge/violet)

Non

Fréquent

Glaires/mucus

Très rare (inflammation de l'iléon)

Fréquent

Défécation

 

 

Fréquente

Normale à augmentée (2-4 x p. jour)

Souvent augmentée (plus de 6x p.jour)

Quantité de selles pour chaque défécation

Augmentée

Souvent moindre

Ténesme

Non

Fréquent

Urgence à déféquer

Non

Fréquent

Autres symptômes associés

 

 

Vomissements

Possible

Possible

Apathie

Possible

Rare

Déshydratation

Possible

Rare

Perte de poids

Possible

Rare

Borborygmes, flatulences

Possible

Possible

 

MES CHATONS PRESENTENT DES TROUBLES DE L’EQUILIBRE… DOIT-ON PENSER AU CERVELET ? NERFS PERIPHERIQUES ? (J.Laurent THIBAUD, Centre de cancérologie vétérinaire, ENV.Alfort)

Chez le chaton, les pertes d’équilibre traduisent un défaut de coordination motrice. Des examens cliniques permettent d’en déterminer la cause.

LE CERVELET : Les troubles de l’équilibre (ataxie) sont un symptôme fréquent lors d’atteinte neurologique. Chez le chaton, les atteintes cérébelleuses et les neuropathies sont les plus fréquentes.

SYSTEME NERVEUX PERIFERIQUES :

Plusieurs situations

1°) Ataxie cérébelleuse : Les affections infectieuses qui sont les attentes infectieuses in utero des atteintes post-natales par exemple, due à un virus panleucopénique in utero.

2°) avec dégradation sur plusieurs mois (lente évolution)

due à des maladies infectieuses de maladies dégénératives héréditaires (PIF, toxoplasmose,…). Il faut faire une recherche sur les globules.

LES GANGLIOSIDOSES : Elles se caractérisent par une accumulation de gangliosides dans les cellules nerveuses. En fonction de l’enzyme déficiente, on distingue la gangliosidose de type GM1 qui touche les siamois, korats et européens et la gangliosidose de type GM2 (européens, japonais à poil court, abyssins, somalis, korats).

L’ataxie cérébelleuse commence dans les premiers mois post-nataux puis une atteinte diffuse du système nerveux s’installe (parésie, amaurose, modification du comportement, convulsions). Une opacification cornéenne et un dysmorphisme facial peuvent être remarqués.

Chez les chats européens, on rencontre aussi une affection autosomique : la DYSTROPHIE NEUROAXONALE ; Chez le siamois, c’est l’HYPOMYELINISATION.

LES PRINCIPALES NEUROPATHIES CHEZ LE CHATON :

Affection infectieuse : la toxoplasmose pourrait, en théorie, provoquer une polynévrite, isolée ou pas.

Affection dégénérative : Chez le sacré de birmanie, c’est l’axonopathie distale. Les chatons présentent des anomalies sur les postérieurs des 8-10 semaines (chutes, plantigradie), puis sur les 4 membres.

Neuropathie associée à l’hyperoxalurie : Décrite chez l’européen à poil court, c’est probablement une affection autosomique récessive.

Niemann Pick A (variant) : Maladie émergeante, il faut un déterminisme génétique.

Maladie globalement rare (5%) qui se caractérise par l’accumulation de sphingomyéline et de cholestérol dans les neurones et les macrophages. Décrite chez le siamois, cette maladie serait autosomique récessive. Les symptômes apparaissent entre 2 et 5 mois (tétraparésie progressive avec palmigradie, plantigradie et hyporeflexie. Possible modification de la voix).

Amyotrophie spinale : Récemment décrite chez le Maine coon, elle se transmet par mode autosomique récessif. Selon les lignées, l’incidence de la mutation se situe entre 1 et 5%. Les symptômes sont : tremblements, faiblesse musculaire proximale, amyotrophie débutant vers 4 mois ; Les réflexes sont affectés. L’évolution est d’abord rapide puis les symptômes se stabilisent après l’âge de 7-8mois.

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE : Un examen EMG et des biopsies de nerfs et muscles permettent de confirmer le diagnostic. La recherche étiologique nécessite une exploration biochimique et infectieuse.

Concernant les maladies autosomiques récessives : Une étude de pedigree permet de régler le problème.

Tableau récapitulatif

Fonction

Anomalies lors d'atteinte cérébelleuse

Anomalies lors de neuropathie

Vigilance

Normale

Normale

Nerfs crâniens

Tremblements intentionnels de la tête et/ou des yeux. Parfois nystagmus spontané ou provoqué, tête penchée

Paralysie laryngée : dysphonie, dyspnée

Mégaoesophage : régurgitations

Anomalies pharyngées : difficultés à déglutir

Posture et locomotion

Augmentation d'un polygone de sustentation. Ataxie symétrique, hypermétrie. Parfois tendance à tourner d'un côté

Diminution du polygone de sustentation.Plantigradie, palmigradie.

Ataxie symétrique plus ou moins parésie.

Réactions posturales

Sautillement et hémilocomotion anormaux. Pas de déficit du placer proprioceptif

Déficit possible de toutes les réactions posturales

Réactions médullaires

Normaux à augmentés

Diminués à absents

Tonus masse musculaire

Tonus musculaire normal à augmenté

Conservation de la masse musculaire

Tonus musculaire généralement diminué

Amyotrophie fréquente

Sensibilité

Normal

Peut-être diminuée, automutilation

 

LEURS VIRUS. ET TOUJOURS LE PROBLEME DE LA PIF !

Etienne Thiry, virologie vétérinaire et maladies virales animales, Département des maladies infectieuses et parasitaires, Faculté de médecine vétérinaire, Université de Liège (Belgique)

Les chatons ont des contacts sociaux importants donc des échanges = infection

Les trois piliers à respecter :

HYGIENE : Réduit la présence de virus dans l’environnement

VACCINATION : Prévention par la vaccination (mère et chatons)

CONTROLE : Visant à limiter l’excrétion et/ou la transmission de virus

Les viroses responsables : Calicivirus, Herpesvirose, Panleucopénie, Coronavirus (PIF), Leucose (FeLv), Immunodéfiscience (FIV), Rage

A la naissance, le chaton est immunocompétent mais c’est grâce aux anticorps de la mère. Il y a un problème de réponse par rapport au virus car le chaton n’a pas d’anticorps propres.

La prévention hygiénique :

1)Application : Désinfection pour les locaux, litières, écuelles, petits matériels, vêtements. ; 2)Gestion : Type de locaux, matériel ; 3)Virus à inactiver ; 4)Charge en matière organique

Les stratégies :

1)Primo-vaccination (dès 8 semaines) afin d’avoir un bon niveau de protection

2)Rappels de vaccination de la chatte : 1an après les primo-vaccinations, puis rappels tous les 3 ans pour le typhus et tous les ans pour les calici-herpes.

Assainissement des élevages :

Maladies virales : Méthodes existantes. Calici-Herpes, Typhus : procéder à la vaccination, mesurer les risques d’introduction de nouveaux pensionnaires. Coronavirus : Ecarter les excréteurs de virus ; sevrage précoce. FeLv : Ecarter les viro-positifs. FIV : Ecarter les viro-positifs (très rare). Rage : Réglementé.

Contrôle du coryza (calicivirus et herpès virus) :

Vacciner régulièrement les mères ; avant une gestation ; jamais avec des vaccins vivants pendant la gestation.

Typhus : Protocole de vaccination classique

PIF : Virus mutant. L’infection du chaton se fait à l’élevage et la maladie se déclare chez le nouveau propriétaire. Epidémiologie mal connue en élevage.

Il faut maîtriser la transmission virale par des mesures d’hygiène, l’utilisation raisonné des virucides et la vaccination.

Il faut procéder à des contrôles réguliers, Eradiquer le FeLv, apprendre à vivre avec les calicivirus, les coronavirus.

HYGIENE ET ANTIPARASITAIRES

Cassandre Boogaerts (UMES)

Elever des chats, c’est élever des parasites.

Malgré les traitements, il est impossible de s’en débarrasser complètement

Objectifs : limiter les risques de contamination en respectant les conseils (A & B) indiqués ci-dessous.

A – Limiter la pression infectieuse, l’entrée de nouveaux agents pathogènes dans l’élevage.La vie en groupe favorise l’apparition des maladies. Les animaux sont habitués au microbisme de l’élevage (dite «crasse propre»). La «crasse sale» étant la crasse extérieure (autres élevages, expositions,…).

Il faut vivre avec, arriver à maintenir un bon équilibre afin de ne pas passer du «coté obscur».

On ne désinfecte que des surfaces propres (faute de temps, il vaut mieux un bon nettoyage à une désinfection sans nettoyage). Il faut adapter la désinfection au type de germes.

Il faut pratiquer une sectorisation : des animaux, du matériel. Toujours se déplacer des locaux propres vers les plus sales (exemple : Maternité vers infirmerie et finir par la zone de quarantaine).

La vaccination limite la circulation des agents infectieux ainsi que le toilettage (laver les chats régulièrement, dans la mesure du possible).

Employer régulièrement les antiparasitaires internes et externes.

B – L’hygiène : Il faut limiter l’entrée de nouveaux agents pathogènes (concept de la «crasse sale») en pratiquant la quarantaine plus les tests et la coprologie sur les nouveaux venus. Au retour d’exposition, ne pas mélanger ceux qui ont été en exposition avec ceux qui n’y ont pas été.

Il faut prendre des précautions avec le visiteur. Avant de venir chez vous, il peut avoir visiter d’autres élevages et être vecteur d’agents pathogènes. des précautions incontournables sont à prendre (semelles, mains, vêtements). Tout ceci, bien entendu, sans tomber dans la psychose !

Quid du pédiluve : On utilise un désinfectant inactivé dès le premier passage mais le temps correct de pose des semelles dans le pédiluve est difficile à respecter (plus de 20 minutes). L’utilisation des surchaussures est plus aisée.

Que conseiller au nouvel acquéreur ?

Il convient d’intégrer une fiche explicative au livret d’accueil (application du décret d’août 2008).

Pour la santé du chat : Limiter le stress et le vermifuger régulièrement : tous les mois jusqu’à 6 mois, puis deux fois par an. Quel vermifuge utiliser ? Un vermifuge à large spectre. Il faut tenir compte du type de parasites présents dans l’élevage et pour les chatons, tenir compte de son futur mode de vie. Ceci inclus également les autres membres de la famille (exemple : Enfant en bas-âge et bac à sable : Répercussion chez l’enfant si le chat prend le bac à sable pour sa litière).

UN CHATON DE PLUS

Muriel Marion, vétérinaire comportementaliste diplômée ENVF (Marseille)

Pourquoi avoir plusieurs chats ? Quels sont les principaux motifs qui conduisent à avoir plusieurs chats

1°) Pour que le premier chat ne s’ennuie pas

2°) Pour eux (humains) en souhaitant perturber le moins possible la vie du chat résident.

3°) Les propriétaires de chien et chat qui prennent un second chat suite au décès du chien (chien = trop de contraintes).

Il faut prendre en compte les réactions du chat résident. Certains acceptent de partager avec un congénère, d’autres préférant être seul sur leur territoire.

Les éléments à prendre en compte : Taille du territoire, accès (ou pas) extérieur, coût financier supplémentaire (alimentation, litière, vétérinaire,..).

Ensuite, il faut penser à l’organisation territoriale d’un chat :

Chaque chat doit avoir des aires pour le repos, l’observation, la chasse, les jeux et l’élimination (litière). En plus, il doit avoir «des chemins de champs» pour se rendre d’un point à un autre point avec différents types de marquage (faciale, etc…).

Le chat résident doit partager avec le nouveau venu qui va, lui aussi, s’approprier le territoire.

La taille du territoire : Beaucoup de règles proclamées rencontrent beaucoup de contre exemple. Tout est une question d’harmonie. 10 chats dans des petits espaces s’entendent alors que 2 chats sur un territoire de plusieurs m2 ne vont pas se supporter.

De même, il n’est pas toujours vrai que sur une répartition de territoire en extérieur se passe mieux.

La multiplication des ressources : Il faut respecter la règle du «+1», c’est à dire qu’avec 7 chats, il faut 8 gamelles, 8 litières). Cela permet au chat de ne pas être obligé systématiquement de partager.

Quels conseils donner ?

Si la famille possède déjà :

- 1 chat adulte, bien dans ses coussinets, il est adaptable. Il faut laisser faire entre les 2 chats, le chaton va apprendre à respecter l’autre. Le nouveau doit apprendre à respecter le «champ d’isolement du résident».

- 1 chat adulte peu adaptable. Il risque d’essuyer un échec. Solutions : les phéromones.

- Le premier est un chaton ainsi que le nouveau venu. Il y a plus de chance que cela se passe bien sauf si l’un deux présente un trouble de comportement.

-1 chien. La cohabitation devrait se passer plus facilement sauf si le chien va dans la litière du chat. Les premières rencontres doivent avoir lieu sous la surveillance active des propriétaires.

Conclusion : C’est un beau projet mais il faut prendre bien des précautions.

REPRODUCTION OU PAS : Choix d’une stérilisation chez le chat

Philippe Mimouni – Président du GERES

3 questions se posent :

A-Faut-il stériliser ? B-Quand stériliser ? C-Avantages et inconvénients de la stérilisation ?

La stérilisation chirurgicale : Elle se pratique soit pour des raisons sociales, démographiques ou médicales. Selon les statistiques : 80à85% des chats sont stérilisés (villes et campagne). Dans les refuges : 60% sont euthanasiés, 40% sont stérilisés.

Les méthodes employées chez la femelle : Ovariotomie ou ovariohystérectomie (aucun intérêt sur une opération de convenance).

Les méthodes employées chez le mâle : Orchidectonie, vasectomie/salpyngectomie.

La castration chimique se pratique surtout chez les mâles mais il n’y a pas encore d’AMM pour le chat (uniquement pour le chien).

Chez la femelle, l’apparition de la puberté se situe entre 4 et 24 mois et se manifeste par des vocalises intenses. Elle subie certaines influences : Saisonnière (l’allongement des jours au printemps) ; le poids (en moyenne, la chatte pèse 2.5kg lors de ses premières chaleurs) ; la race (les races orientales sont plus précoces) ; Les éclairages nocturnes influent aussi.

Chez le mâle, il y a des sécrétions de spermatozoïdes dès 5 mois.

Le comportement sexuel est guidé par les hormones.

Il est faut de penser q’une chatte à besoin, pour son équilibre, d’avoir été en contact avec un mâle ou d’avoir eu une portée.

Les avantages de la stérilisation : Eviter la reproduction ; Réduire l’incidence de certaines maladies (viroses) ; Diminue le risque de pyomètre (effet de la pilule) ; Réduit les risques de tumeurs mammaires si cela est fait avant l’âge de 1 an (Avant l’âge de 1 an, le risque est diminué de 7 fois ; Avant l’âge de 6 mois, le risque est diminué de 11 fois).

La stérilisation permet de diminuer le comportement territoriale et sexuel : diminution de l’agressivité du male et le marquage même si, environ 3% des mâles continuent à marquer, même lors de castration précoce.

La stérilisation précoce permet à l’éleveur de garder la maîtrise de ses lignées.

En cas de castration précoce sur un chaton de 2 mois, il faut l’alimenter plus longtemps qu’un adulte avant l’opération. On arrête l’alimentation seulement 4 heures avant l’intervention afin d’éviter les risques d’hypoglycémie.

Les chats ayant subit une castration précoce ont une augmentation significative du poids corporel et du tissu adipeux. Le risque d’obésité est de 2 à 4 fois plus élevé. On observe quelques cas d’affections du bas appareil génitale (prépuce) et des troubles urinaires (très peu).

Castration médicale : Actuellement, des recherches sont en cours sur la castration chimique sans conséquence sur la santé de l’animal.

LA VACCINATION

Dernier consensus sur la vaccination

Luc Chabanne – Département des animaux de compagnie, Vet Agro Sup. 

Un vaccin c'est un médicament immunologique avec des effets antigènes. On peut les trouver : vivants atténués, inactivés, recombinant, le vaccin ADN. Auxquels, on ajoute des adjuvents et des excipients.

C'est un médicament soumis à une AMM (autorisation de mise sur le marché) prenant en compte la qualité, la sécurité et l'éfficacité du produit.

Un vaccin nouveau prend 5 à 7 ans pour être mis au point plus un an à un an et demi pour obtenir son AMM.

Les faits : On essaie par le vaccin de limiter l'infection ou, dans certains cas, de limiter la propagation de la maladie. Pour y arriver, il faudrait 70% d'animaux vaccinés.

Balance "bénéfice/risque" : Il y a débat sur certains vaccins (humains et animaux). Il y a dans certains cas des effets indésirables. Il est difficile de tout évaluer avant la mise sur le marché. Les statistiques sur les effets indésirables indiquent : 0,516 cas sur 10000 doses (Ref: USA) et 0,21 cas sur 10000 doses en Grande Bretagne mais les systèmes de déclaration auprès des alertes vétérinaires sont différents d'un pays à l'autre.

En conclusion : La vaccination est un acte raisonné qui doit être adapté à chaque situation (sensibilité de l'individu, gravité de la maladie, risque d'exposition, contexte epidémiologique, efficacité, innocuité, attente du propriétaire.

La 7ème rencontre éleveurs félins/vétérinaires organisée par l'Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (AFVAC) se tiendra à Lyon, le 1er décembre 2011.

Catherine MILLET – Décembre 2010